Bien au-dessus de toutes les marques qui ne m'ont jamais fait envie, dont la boutique colorée et tapageuse ne m'envoyait que des ondes négatives, se trouve The Body Shop.
Le grand géant vert fait partie du paysage depuis que je suis née, et au même titre qu'Yves Rocher, à du mal à se frayer un chemin dans mon cerveau de beauty addict.
Franchira le seuil, ne le franchira pas ?
J'ai fini par succomber un jour de soldes, histoire de faire passer l'excuse du test sous un prix réduit de plus de la moitié, un beurre corporel sous le bras à 10 euros au lieu de 20, j'avais un peu moins de remords qui me brûlaient le cerveau.
Cet article est une bonne occasion pour moi de mettre une fois pour toutes les points sur les I, et d'y voir plus clair dans la marée de marques à logos au fond vert.
L'idée géniale de la marque : les déclinaisons à l'infini
Tout d'abord, TBS est le paradis du drogué qui souhaite connaître les mêmes sensations parfumées à chaque moment de sa routine de soins, rien à dire, la machine est rodée comme un bolide de course et ça marche.
Si tu aimes le karité, il existe sa version en huile, pain pour la douche, beurre pour les lèvres, lotion, crème corps, exfoliant, brume et eau de toilette...
Et si avec ça, tu n'es pas encore rassasié, va faire un tour à dos de licorne pour te calmer.
Greenwashing à fond de balle
Le greenwashing, appelé éco-blanchiment en français, c'est du marketing ciblé qui vous fait acheter des produits très typés (au packaging vert-jaune-brun, pas de couleurs improbables ou introuvable dans la nature), qui font croire à un haut apport en actifs naturels pour la peau mais qui, en fin de course, s'avèrent être de grands hybrides de la cosmétique traditionnelle qui joue à la table des cosmé-bio.
Les consommateurs achètent donc simplement un produit dont les ingrédients sont souvent très classiques et sans surprises, avec des composants naturels en fin de liste (rappelons que l'extrait de coco dans un jus, n'est pas la même chose que du jus de noix de coco, tu comprends l'amalgame, mais tu te goures quand même).
Il s'agit donc d'être vigilant, si l'on croit acheter du tout naturel, il vaut mieux passer son chemin, ou être moins regardant et analyser les compos au cas par cas.
Tout en surfant clairement sur cette vague de nature, The Body Shop est éco-responsable, utilise des matières premières issues du commerce équitable, s'engage dans des programmes humanitaires, de protection de l'environnement et se fixe un objectif (un peu utopique) de réduction des émissions de plus de 50% (à noter que cet engagement date de 2010, pas de news depuis).
Les produits sont également non testés sur les animaux, un bon point pour ceux qui sont sensibles à cette problématique.
J'ai quand même eu un petit coup de coeur
Malgré cette façade ambiguë, je savais dans quoi je mettais les pieds, et j'ai pris un baume pour le corps complètement addictif au vu de son odeur.
Aqua (Water) (Solvent/Diluent), Butyrospermum parkii (Shea Butter) (Emollient), Cyclomethicone (Emollient), Theobroma cacao (Cocoa Butter) (Emollient), Glycerin (Humectant), Glyceryl Stearate (Emulsifier), PEG-100 Stearate (Surfactant), Cetearyl Alcohol (Emulsifier), Cera Alba (Beeswax) (Emulsifier/Emollient), Orbignya oleifera (Babassu Oil) (Emollient), Lanolin Alcohol (Stabiliser/Emollient), Phenoxyethanol (Preservative), Parfum (Fragrance), Methylparaben (Preservative), Propylparaben (Preservative), Xanthan Gum (Viscosity Modifier), Benzyl Alcohol (Preservative), Disodium EDTA (Chelating Agent), Linalool (Fragrance Ingredient), Coumarin (Fragrance Ingredient), Alpha-Isomethyl Ionone (Fragrance Ingredient), Limonene (Fragrance Ingredient), Butylphenyl Methylpropional (Fragrance Ingredient), Sodium Hydroxide (pH Adjuster), Citronellol (Fragrance Ingredient), Citral (Fragrance Ingredient), Geraniol (Fragrance Ingredient), Eugenol (Fragrance Ingredient), Caramel (Colour), CI 19140 (Colour)
Le beurre de karité bio se trouve en deuxième position dans les ingrédients, mais la mention "pour peau extra-sèche" est UN "petit" euphémisme cosmétique : être number two dans une liste de composants n'induit pas forcément une présence importante dans le produit fini (on plafonne à 10% la majorité du temps).
Ma peau sèche en témoigne.
A côté d'un silicone volatile, de peg, de phenoxyethanol, disodium EDTA et autres parabens, on retrouve du beurre de cacao, de la glycérine, de la cire d'abeille, et de l'huile de babassu, tous connus pour leurs propriétés protectrices, hydratantes, et nutritives de la peau.
Je ne retrouve pas l'odeur typique de karité mais une odeur très chaude qui me rappelle les soins que j'utilise en été après un bon bain de soleil, chose qui a été relativement décisive à l'achat.
Il s'agit donc sûrement d'une version "blanchie", qu'on a débarrassée de son odeur.
Au niveau sensoriel, la texture est proche d'une chantilly bien ferme qui se fond parfaitement dans la peau après un petit massage de 20 secondes.
Le fini est légèrement satiné (pas de présence de paillettes folklo, je précise), mais avec la peau de crocodile que je me traîne, l'hydratation tient moins d'une douzaine d'heures sur les jambes, un peu plus sur le reste du corps, rien de transcendant.
Si vous avez une peau normale à sèche, le baume passera sans problème, mais pour les épidermes plus fragiles, il faudra mettre la dose !
Le petit plus : appliquer un baume sur peau encore légèrement humide dope l'hydratation naturelle de la peau et transforme ce moment corvée en routine quotidienne.
Conclusion
Beaucoup de vert, très certainement, et une éthique engagée et responsable.
Mais de la poudre aux yeux pour les gens qui souhaitent, encore une fois, se tourner vers du 100% naturel (le seul moyen de le faire, c'est d'apprendre à lire les étiquettes !), même si la majorité des produits ont une composition "plutôt" bonne.
Donc, tant qu'on sait pourquoi on rentre dans ce genre de boutique, et à quoi on s'attend, il n'y a pas de mal à se faire plaisir avec des textures gourmandes et des odeurs de fruits.
Mais il faut savoir où l'on va, that's it, baby wombat.
Des bisous les Caribous !