Je suis bien contente que ce livre me fut offert il y a quelques mois, parce que si j'avais mis mon argent dedans, j'aurais eu mal au fessier (sûr que j'aurais été à la Fnac, il y avait un tel tapage autour et une fille à qui on collerait des baffes sur la couverture qu'un billet de cinq euros se serait vite perdu).
Règle N°1 : On cessera de bitcher sur une femme parfaite qui n'existe pas
Honnêtement, entre le bitchage gratuit, le retour du mot connasse à chaque page, et une pauvreté de vocabulaire assez conséquente, j'ai eu du mal à rentrer dans le jeu. Censé être un guide pour la femme imparfaite, on se retrouve avec un torchon entre les mains, qui ne fait que crier "girl power à la fille qui plante son talon dans une bouche d'égout et continue d'hurler du Lara Fabian", ou encore "ne craignez pas de passer pour une idiote devant Jean-Michel quand vous évoquerez la vie intense de votre chat siamiois. On a tous des passions."
(phrases perso introuvables dans le livre, ne cherchez pas)
Mouais, j'ai vu mieux comme mise en avant de la femme et ses défauts, un livre sur une woman lambda qui ne fait pas avancer le schmilblick (ni le flux électrique entre tes neurones), beaucoup trop superficiello-comparatif et qui me rappelle vaguement le genre de généralités qu'on nous sort en gros titres de magazines.
Consternant.
Règle N°2 : On arrêtera de publier des livres à la mise en page complètement branlante
Incroyable (mot fétiche du mois, t'as vu), d'une page à l'autre on passe d'une typo de taille 12 à une taille 14 sans crier gare (enfin si, ça crie "on veut remplir l'espace coûte que coûte, et on t'emmerde si ça te fait mal aux yeux), on utilise des pages entières pour écrire une phrase ou faire des bons bidons à découper.
Sérieusement, qui est la cruche qui va s'empresser de découper un véto à donner à son amie pour ne pas se jeter sur le beau gosse qui vient d'entrer dans le bar ?
Une arnaque qui aurait pu se concentrer sur 30 pages et qui s'étale sur plus de 150, tu parles d'un gage de qualité.
Règle N°3 : Tu apprendras à écrire dans une cohérence toute organisée
Hier, quand j'ai refermé le bouquin-torche-cul après 20 minutes de profond ennui, je me suis dit que l'expression "what's the point ?" était la plus appropriée.
J'avais le sentiment d'avoir lu un recueil de notes écrites sur des napperons lors d'un mariage, collées ensemble avec de la mayonnaise et un peu de niaiserie, et TADAM, cadeau le peuple, ça dégouline de partout mais on te le vend comme un chef d'oeuvre.
Sûr que dans mon ancienne école d'art c'aurait fait un carton.
Les énumérations successives des déboires de la femme "normale" qui ne sait ni cuisiner (ou qui refuse de le faire), ni avoir un semblant de dignité, de vie sociale intéressante, montre un côté blanc et noir qui n'apaiseront pas les défauts qu'on veut bien montrer chaque jour au monde entier, s'autoriser à planter son petit doigt de pied dans le meuble du salon trois matins de suite n'est pas une preuve d'imperfection.
Ca te prouve juste qu'il faut sûrement changer ton armoire Fülblurguuu de place.
N'achète pas ce bouquin, ne crève pas d'envie de te jeter dedans, car même si je suis la première à brandir la pancarte "montre tes fesses pleines de cellulite" pour que tu assumes un peu mieux les madeleines que tu manges en file indienne, "la femme parfaite est une connasse" est un livre qui manque énormément de classe.
Le petit guide pour la bourrine sûrement, mais pas pour moi.
Je suis peut-être une connasse finalement.